L'Intelligence Artificielle, un rempart contre les cyberharceleurs
Ce n’est plus une nouveauté, à l’ère du tout numérique et de la communication virtuelle, alors qu’il est plus facile de se cacher derrière un ordinateur et des pseudonymes, beaucoup souffrent de ce que l’on appelle le « cyberharcèlement ». Dépassant les frontières de la réalité tangible pour pénétrer le monde du numérique qui ne connaît ni temps ni frontière, le harcèlement effectué en ligne est particulièrement difficile à combattre. Réalité psychologique dont les conséquences peuvent être irréparables (sur un échantillon de 2000 collégiens, 20% des jeunes victimes de cyberharcèlement ont déjà pensé au suicide selon une étude américaine ), les adolescents sont les premières victimes de ces agressions à distance. Les réseaux sociaux et les plateformes de communication se multipliant sans cesse, il est impossible pour l’humain de surveiller et de contrôler en temps réel les cyberharceleurs qui utilisent des techniques très variées pour attaquer leurs victimes (insultes, moquerie, menaces, grooming, diffamation, outing, etc.).
Mais que peut-on considérer comme du cyberharcèlement ? Le langage peut être traître : une insulte peut devenir affectueuse quand une phrase sans grossièreté peut devenir une véritable source de traumatisme. Les progrès de l’intelligence artificielle, de l’apprentissage automatique (dit machine learning) et du traitement automatique des langues permettent d’imaginer maintes possibilités pour tenter d’enrayer ou du moins de détecter à temps le cyberharcèlement et de protéger les internautes, en particulier les jeunes utilisateurs.
Le machine learning consiste à construire des modèles basés sur des techniques statistiques ou des réseaux de neurones qui détectent parmi un grand nombre de données des éléments en particulier et les classent selon des catégories précises préalablement définies par des êtres humains. Les modèles sont entraînés sur des données collectées spécifiques, mais ils ne cessent d’apprendre grâce au réapprentissage des nouvelles techniques telles que le online learning. L’intelligence artificielle peut alors apporter son aide aux autorités compétentes – sans pour autant les remplacer – pour reconnaître le cyberharcèlement et permettre de réagir à temps.